Avoir un chien, revient à avoir une vision réaliste de ce qu’est la nature du chien. Les orgueilleux prétendent que leur chien est bien équilibré et éduqué, les utopistes prêtent à leur chien des sentiments humains et sont certains qu'il a une conscience, et puis il y a les marchands qui vendent pour faire du fric. Peu de gens ont véritablement conscience du potentiel dangereux de posséder un chien. En l'espace des deux jours ou j'écris cet article, un petit garçon s’est fait tuer par un Malinois, un autre petit garçon a été défiguré par un Berger Australien, et un troisième petit garçon a perdu un bras après qu'un Briard lui soit tombé dessus. Vous remarquerez que mêmes des races sous-entendues gentilles sont pareillement concernées. Je n'ai pris que les faits divers d'île de France d’une journée sur les accidents avec les chiens. Ceux qui soulèvent le sujet devant des élus, remarquent que ces d’incidents ne donnent pas lieu à réfléchir. Pourtant ce n’est pas d’un accident de temps en temps dont il s’agit mais bien d'une vague d’accidents. Personne n'accepte que sûrement dans les comportements canins agressifs, le maître soit directement en cause, le symptôme de l'agressivité est entretenu et développé chez les animaux par l'homme.

« Mon chien est gentil, il est incapable de faire du mal à un gamin, et il n’est pas agressif, ce n’est pas un Dogue Allemand, ni un Malinois, ou encore une race de Pit-Bull, j’ai choisi cette race car elle est très douce avec les enfants ». J’ai même entendu pire comme ânerie dont je ne peux relater ici le contenu même par ironie, car ceux sont des professionnels qui les ont professées, et il y avait même un juge de standard. Face à une telle désinvolture, il faut composer plus que de ne pas décolérer. Je refroidis les auditoires quand je dis cette simple vérité : votre chien est un loup qui ne demande qu’à satisfaire ses bas instincts. Et c’est vrai, car tous les chiens descendent du loup, et tous ont un code génétique à plus de 90% commun avec lui. Evidemment dans l’assistance il y a toujours un beau joueur, qui me parle du caniche, du bichon, du pékinois, du chihuahua et de l’épagneul japonais ( et j’en passe ), alors je réponds avec mon humour sarcastique, j’ai oublié de vous dire que les races dont vous parlez, descendent du chat et aussitôt je cite qu’il y a malheureusement des accidents avec des cockers, des sihs- tzus,  ou des toys-terriers anglais. Evidemment, comme j’écris sur la race canine, j’ai des sources qui relatent les accidents dont je parle. Et aussi comme j’ai quatre chiens, donc une meute j’intrigue par mon discours. Toutefois comme il y a presque toujours un vétérinaire, ou un professionnel de l’éducation, ou un responsable de refuge dans mon entourage alors il me regarde en acquiesçant : « Vous avez raison ? les maîtres ne sont pas des gens suffisamment avertis ».

Il faut comprendre la vraie nature profonde de votre chien pour lui éviter les inclinaisons vers l’agressivité, et être humble car cela n’est pas une assurance tous risques : En premier lieu, il faut arrêter d’avoir une vision contemporaine du chien qui consiste à vouloir en faire absolument un gentil toutou pour toute la famille, car ce n’est pas un jouet mais un animal avec des instincts et des sentiments voir des ressentiments, et les clichés flatteurs du petit « chienchien » tout mignon sont une aberration véhiculée par les bobos de tout bord.  Il faut arrêter d’humaniser le chien en s’imaginant qu’il voit les choses comme nous. Ces guignols avancent souvent qu’il ne manque à leur chien que la parole. De mon point de vue, si leur chien causait, il dirait des insanités, bien compréhensibles du point de vue de sa vie de chien. Qui fait courir son bichon ? Qui le nourrit avec une nourriture BASF ? Qui lui propose des activités canines en lien avec sa race ? Le chien a des émotions, une conscience d’être, une réactivité ce qui ressort de ses gênes, mais tout cela ne fonctionne pas comme chez un humain. C’est toujours de l’ordre primitif. C’ est de l’instinct, c'est-à-dire des pulsions et il faut non pas penser que nous pouvons les supprimer, mais que nous pouvons composer avec, et c’est bien différent. Les vétérinaires qui écrivent, proposent de grandes théories sur le loup pour vous expliquer qui est votre chien et comment l’éduquer et le sociabiliser. C’est moins grave que si un marabout pour chien prétend qu’il va faire une rééducation comportementale sur un chien qui menace, aboie et mord, car malheureusement il n’y a rien à faire. Vous auriez dû dès les premiers signes agir avec un éducateur canin, et sachez que pour certaines races il ne faut pas attendre les premiers signes mais agir dès la sortie de l’élevage et c’est encore mieux si l’éleveur à commencer la socialisation.

Mon discours peut vous horrifier car il n’est pas le reflet du partage d’une vie en harmonie avec votre animal. Détrompez-vous, car la connaissance est le socle de l’éducation. J’aime les chiens, j’en ai des gros et des petits, des soi-disant méchants et des étiquetés gentils. Je ne laisse jamais divaguer mes chiens. C’est un principe essentiel. J’ai une meute instinctive, et je le sais. Pourtant vous croiserez mes chiens parfois en liberté, mais toujours loin des sentiers battus, et au moindre virage sans vision, au moindre soupçons suspects, au moindre passant ou cycliste, mes chiens sont aux pieds, puis assis et mis en laisse. Je perpétue une éducation préventive, et toutes les ballades sont des jeux et de l’éducation sans jamais prendre un seul risque. Je peux faire marcher au pied en ville et sans laisse, mais je ne le fais jamais, je leur en ai juste donné l’apprentissage. Et si j’anticipe que je vais croiser une meute ou un autre chien, je stoppe et c’est en laisse. Si je décide de nous balader dans des chemins qui pourraient être fréquentés et bien j’utilise une longe.

Le chien présente une particularité, il est d’une duplicité sournoise. Il vous obéira, il sera votre ami et vous adorera et vous serez son idéal, mais il gardera tout son potentiel sauvage intact, potentiel entretenu et cultivé par l’homme pour conserver les races. La plus grande difficulté pour le maître sera de comprendre que le chien présentera toujours un risque, qu’il faudra le socialiser toute sa vie, que l’éducation c’est partout et tout le temps et que ce n’est jamais de l’autorité mais de la fermeté, que l’éducation canine permet de canaliser le chien et de renforcer le lien au maître et qu’elle est indispensable même pour un petit chien, que le jeu intellectuel et d’amusement c’est indispensable pour la communication avec votre ami.

Votre chien réclame votre plus grand respect et votre amour, vous devez prendre soin de lui, il vous rendra à son tour du bonheur et de la joie, mais ayez la plus grande vigilance car en lui sommeille les gênes d’un animal sauvage.